Le 16 mars tombe l’injonction, pleuvent directives et précautions, rentrez, nous fermons. Une chape de stupeur venait de s’abattre, mais Malooka s’en saisit comme d’une opportunité. Elle trouva un contexte à sa créativité. Et comme l’imagination se nourrit de ce qui l’entoure, cette atmosphère noire, quadrilatère, intransigeante, donnera un cadre triste et parfait à des âmes peut-être contraintes mais pas en peine.Car il fallut bien l’habiter, tout ce temps! Et même joyeusement, parfois! Car il faut encore s’en libérer des angoisses mortifères.
Ainsi chacune des statues de Malooka se pose, se balance ou se repose, depuis son cadre donné. Les personnages dépassent forcément un peu, ils ont trop de relief pour être étriqués. Ils sont trop sages pour rester à l’étroit. On se prendra alors à penser que la profondeur de ces lecteurs immobiles réside dans leur sérennité. Et peut-être que leur intérêt se percevra dans la finesse de leurs détails? Si ces statues illustrent la dignité sobre du papier, elles ont la grâce de leur lecture.Elles nous évoquent en bref la fierté d’une épreuve passée, ces quelques très riches heures où confinés nous aurons su modeler un peu de beauté.
L’exposition En catimini est visible jusqu’au 27 juin 2020 à La Loupiote. Un verre de l’amitié sera offert samedi soir chez nos voisins du Bar au Gorille. Bienvenue à tous les déconfinés!
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